La richesse de nos économies s’appuie sur des ressources naturelles en voie d’épuisement, et l’accroissement du PIB - graal politique s’il en est - exerce une pression trop forte sur l’environnement. Le constat est commun à deux ouvrages en librairie depuis janvier, mais les solutions qu’ils livrent pour y remédier diffèrent.
Pour Hervé Kempf, journaliste au Monde, il faut sortir du capitalisme pour sauver les meubles, la Terre, et ceux qui s'assoient dessus, les humains. Il compare le capitalisme à la rafflésie, une fleur tropicale qui pompe l'énergie de la plante qu'elle parasite. Elle grossit subitement jusqu'à un mètre de diamètre, et meurt.
Si la croissance verte se greffe sur les racines du capitalisme, elle ne peut aider à sortir du rouge. Pas d'un point de vue environnemental en tout cas. Au fil de ses reportages, Kempf nous convie à un terrifiant tour du monde du Green New Deal en marche. La croissance verte est déjà en train de produire de considérables effets pervers. A savoir : le nucléaire qui, avec ses déchets et risques, hypothèque l'avenir ; l'éolien industriel qui défigure les paysages de France ; les agrocarburants qui déciment les forêts tropicales ; la séquestration de CO2 qui émet du CO2.
D’après Kempf, trois idées - erronées - structurent la pensée dominante : la technologie résoudra le problème ; la consommation d’énergie va continuer à croître et la croissance du PIB va se poursuivre ; le changement climatique est le seul p