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Libération

Mon ami socialiste revit

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publié le 21 mars 2009 à 6h51

Je connais le seul vrai socialiste encore vivant au Royaume-Uni. Je le connais depuis que nous étions ensemble sur les bancs de l’université et, comme c’est toujours le cas pour les révolutionnaires socialistes, il voit sa vie comme une longue lutte de résistance au changement. Il s’habille toujours comme un étudiant, porte toujours la même barbe d’étudiant, mange la même nourriture d’étudiant. Nous le considérons depuis toujours comme une partie du patrimoine national, une relique, une chose à montrer aux jeunes, tel le dernier dinosaure. Mais ce mois-ci a opportunément marqué sa renaissance, comme une sorte de «retour vers le futur» par une faille spatio-temporelle. Il nous précède soudain, bien en tête devant nous tous.

Tout d'abord, c'est le 25e anniversaire de la grève des mineurs, quand Maggie Thatcher a utilisé la police montée et la loi pour détruire le syndicalisme militant. C'est généralement considéré comme tellement daté que ça reste dans la conscience britannique comme le décor du film Billy Elliot, qui parle plutôt du désir frustré d'un jeune garçon de devenir danseur de ballet. Mais soudain, voici nos écrans envahis de travailleurs à l'accent rocailleux du Nord formant des piquets de grève devant les dépôts de carburant et menaçant de bloquer toute la nation si on n'empêche pas ces abominables Européens de venir prendre leurs emplois.

Gouffre de dettes. Ensuite, nous avons sir Fred Goodwin, ancien directeur de la Banque royale d'Ecosse,