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Libération

Solidarité bien ordonnée…

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publié le 28 mars 2009 à 6h51

Ces temps-ci, tout le monde a la solidarité à la bouche, ce qui n'est pas de bon augure. On prête à Eugène Labiche la définition «Un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi.» De la même manière, quand on évoque trop la solidarité, c'est qu'on adorerait en bénéficier. Quand on dit «Il faut être solidaires», ça signifie en réalité : «Aidez-moi !» Il faut être solidaires avec nous. La période le réclame, on est en plein exode. Car qu'est-ce que le chômage sinon l'exode du travail, et la baisse du pouvoir d'achat sinon l'exode de l'argent ? Là-dessus, on se plaint que c'est avec les riches que Nicolas Sarkozy est le plus solidaire, que ce n'est pas à eux qu'il réclame le plus d'effort. Il ne doit rien comprendre à notre étonnement. Nous imaginons-nous que les riches n'ont pas fait d'efforts pour devenir riches ? Que ce n'est pas en travaillant plus qu'ils ont gagné énormément ? Les riches ne peuvent pas non plus passer leur vie à se donner trop de mal. Ça servirait à quoi d'être riche si on ne pouvait pas en profiter, s'il fallait encore faire des efforts quand on l'était, que ça ne finissait jamais ? Ça doit être compliqué de diriger un pays pareil. Aujourd'hui, si on dit que solidarité bien ordonnée commence par soi-même, il se trouve des gens pour vous taxer de protectionnisme.

La chute du capitalisme, c'est comme la chute du communisme. Il n'y a pas une épuration draconienne. Il faut qu'on puisse continuer à vivre en bonne harmonie et sur un pied d'égalité,