Alors, les petits poings de Xavier Bertrand martelant ses ondulantes convictions : à propos de Daniel Bouton, le banquier en chef de la Société générale dont l'Express révélait que la retraite, dorée comme un parachute, devrait s'élever à environ un million d'euros l'an, le chattemite patron de l'UMP dit que, après l'ouragan Kerviel, le cyclone subprimes et la cataclysmique chute des actions de la Générale, Bouton, «ça commence à bien faire».
Il dit ça, Bertrand, ou plutôt, il le surjoue comme un cochon. Dans sa bouche, le texte est crédible à peu près autant que celui de ce décret prétendant encadrer les rémunérations des patrons d'entreprise - banquiers et voituriers, pour faire court - parmi lesquels Bouton figure au premier chef (Libération du 31 mars). Mais que dire d'autre, quand Nicolas Sarkozy donne le la du bluff, de la fuite en avant et des rodomontades ?
Les mots du chef de l’UMP sont à l’égal de ceux du chef de l’Etat, tonitruants de volontarisme, mais ce ne sont que des mots (1). Face à ces injonctions, «Même pas peur», c’est l’antienne des conseils d’administration qui continuent de parapher dans un sourire équanime et d’un même trait de plume «dégraissages» (ce mot !) d’effectifs et augmentations de leurs émoluments. Même pas peur d’une enquête relative à un soupçon de blanchiment au Liechtenstein de milliards de Michelin, Elf et Adidas ; à peine un haussement de sourcils lorsque, à Clervoix ou à Grenoble, quelques cadres sont bombard