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Libération

«Il me cherche, Obama ?»

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publié le 11 avril 2009 à 6h52

On a l’impression que Nicolas Sarkozy veut faire le match avec Barack Obama. C’est bien dans sa manière : du pauvre con invité à se casser du Salon de l’agriculture au pêcheur convié à descendre lui parler de plus près s’il est un vrai mec, le patron de la France ne rechigne pas devant le combat d’homme à homme. Nicolas Sarkozy ne la joue certes pas au-dessus de la mêlée et cette posture différente de ses prédécesseurs n’est pas dénuée de courage. Mais à vouloir concurrencer la nouvelle star planétaire, il risque de se faire du mal, notre Président. Parce que la situation actuelle est sans contestation : Barack Obama est plus populaire que lui à la fois en France et aux Etats-Unis. Nicolas Sarkozy peut certes arguer que lui aussi, au début de son mandat, a fait un tabac dans les sondages qui ne laissait pas présager son anémie d’aujourd’hui. Quand on pense que Jacques Chirac, après douze ans de pouvoir, était autant délaissé par l’opinion (quoique moins haï) que George W. Bush après huit ans de Maison Blanche, et qu’on est aujourd’hui 70 % de Français à le trouver sympathique, on peut toujours imaginer que Barack Obama, d’ici à un an et demi, sera presque deux fois moins populaire aux Etats-Unis que son prédécesseur. Admettons quand même que ça n’en prend pas le chemin. Le désastre George W. Bush fut tel qu’il a conduit à un affaiblissement sans précédent des Etats-Unis dont profite paradoxalement Barack Obama : on loue, à juste titre, sa volonté de négociation, son espèce d