La plaque
Balbutiant, ce nouveau mode d’immatriculation des véhicules motorisés, si symbolique de ce qui coince, ici comme ailleurs : cette bonne vieille question de l’identité… Alors, obligatoire ou pas, au cul des deux lettres - trois chiffres - deux lettres, cette proclamation d’attachement à un clocher, sous forme d’un logo régional et d’un numéro départemental auxquels le propriétaire de la carte grise serait censé adhérer ? Pourra-t-on se dispenser de proclamer qu’on est d’ici ou qu’on voudrait être de là ?
Administrativement inutile et concédé in extremis à tous les imbéciles heureux qui sont nés quelque part, cet affichage d’une inclination supposée pour les murs et les frontières du chouchen breton, du patois ch’ti ou de l’Olympique de Marseille, on le regardera - évidemment - comme une autre concession à la démagogie ambiante. Identitaire, forcément identitaire, même si l’identification au «9-3» a peu à voir avec l’enracinement dans le Berry profond.
Mais s’il me plaît, à moi, de me déclarer de nulle part en aspirant à être de partout ? S’il me plaît d’être, à moins de deux mois des élections européennes, d’un monde ou d’un continent plutôt que d’une région ou d’un département ? S’il me plaît, en cette matière comme en d’autres, de me déclarer athée ? Mauvais citoyen, décidément…
Derrière la plaque
Et mauvais citoyen aussi, en fonction des mêmes critères, l'étudiant qui, agressé et malmené par quatre «sauvageons», comme disait