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Libération

Une sainte qui touche

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publié le 18 avril 2009 à 6h52

Parce que son visage voyage dans les limbes hollywoodiennes entre celui de Grace Kelly et celui d'Ann-Margret, autrement dit entre la «sainte» et la «putain», Marilyn Chambers, star du cinéma porno américain des années 1970, décédée cette semaine (Libération du 15 avril), nous plaît. En précisant cependant qu'entre Grace Kelly et Ann-Margret, la plus garce des deux dans la vraie vie n'était pas forcément celle qu'on imagine.

Le portrait de Marilyn Chambers étant en noir et blanc, il appelle un mouvement rétrospectif, des souvenirs. Ne serait-ce que parce qu’à découvrir sa date (1972), on calcule que Marilyn Chambers avait 20 ans sur ce portrait. Or, elle fait plus vieille en raison du maquillage, des faux cils et du brushing de la coiffure. Sa bouche aux lèvres entrouvertes et surtout son sein nu font partie de la mise en scène de promo pour le porno. Et pourtant l’image est d’une étonnante pudeur et grâce, presque pieuse. Sainte nitouche peut-être, mais sainte. Et le regard. Qui n’est pas franchement pétillant de bonheur.

Voilà qu’une tristesse infinie se lève. Mais pas pour les raisons qu’on suppose, relatives au dur et souvent sordide métier de porno star. Dans son autobiographie, Marilyn Chambers n’a jamais versé dans les pleurnicheries.

Alors, cette tristesse ? Il serait idéal que Marilyn Chambers, née en avril 1952, quand l’autre Marilyn, LA Marilyn (Monroe) avait 26 ans et commençait à percer, ait été ainsi prénommée par ses parents en référence à la blonde brûlan