A présenter ses excuses à Zapatero, en lieu et place de Sarko, Ségo prend à rebours l’étymologie du mot. Excuser vient d’«ex-causa», mettre hors de cause, quand la non-présidente française se sert du terme pour accuser, mettre en cause, les supposés dérapages verbaux du pas assez président français.
Puncheuse à poings nommés, la Picto-Charentaise ne retient dans l’affaire que la matrice langagière qui renvoie «causa» à «cudere», à savoir «frapper». Assez primaire dans l’agression et catholique de formation peu jésuite, l’ex- candidate PS a une façon assez agressive de battre la coulpe de son pays sur la poitrine du voisin UMP.
Pour elle, il n'y a qu'un coupable (culpa, coulpe) et c'est cette langue de vipère de Sarko. Impertinente bien plus que pénitente, Royal tambourine à bras raccourcis sur le poitrail du mal parleur. Il n'est pas anodin qu'«excuses» voisine alphabétiquement avec «exécution» et «exécrer», sans parler d'«excommunier» ou d'«excrément».
Notons pourtant que la guerrière se coule parfaitement au milieu des fleuves de repentance qui inondent des sociétés rancies dans l’hypermnésie. Avant l’excuse-moi partenaire espagnol, il y eut le pardon des offenses africaines. Et là, il faut admirer le sens des nuances de la clappeuse de langues qui utilise à propos les distinguos. Les mille excuses pour les pêchés véniels. Alors que, pardon, ça sonne plus tambours et cymbales quand il est question de colonialisme et d’inscription dans l’histoire de l’homme africain.
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