Alors là, c’est une sorte de superpompon ! En ouverture de la conférence Durban II à Genève, quelques danseurs de la compagnie sud-africaine Surialanga assurent l’animation censément ethnique. On se demande : quelle était la température extérieure ce lundi 20 avril à Genève ? On espère en tout cas que dans l’enceinte du siège européen des Nations unies, la clime était réglée à plus de 20 degrés étant donné la quasi-nudité des intervenants.
Ce qui fait d’abord choc c’est le contraste du genre Nord-Sud. Ces gaillards à poil et juste derrière eux, à la tribune, la barre des visages de quelques importants. Dont celui de Ban Ki-moon, à droite, secrétaire général des Nations unies, qui a l’air de considérer la performance avec une certaine impassibilité diplomatique.
De fait, on le comprend un brin. La prestation dansante a tout d’une exposition coloniale : par ici les Zoulous (ou affiliés), on les applaudit bien fort et par ici la sortie, on peut commencer à discuter entre nous de choses sérieuses. Du temps des empires coloniaux, c’est exactement sur ce mode, qu’on croyait révolu, qu’avait lieu en Occident l’exhibition du corps noir et, en l’espèce, africain : pittoresque et folklorique. Ce qui dans une conférence internationale convoquée pour débattre du racisme est pour le moins piquant.
La compagne Surialanga qui s’est prêtée à cette mascarade n’est pas en cause. Elle entend, dit-on, mêler les danses sud-africaines, le hip-hop d’aujourd’hui et la tradition de la danse indienne, h