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Libération

Rencontre au sommet

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publié le 9 mai 2009 à 16h30
(mis à jour le 9 mai 2009 à 16h30)

Ce qui frappe tout de suite sur cette photo prise l’an passé sur le perron de l’Élysée, c’est la taille. Car enfin, si le président gabonais Omar Bongo est notoirement grimpé sur des talonnettes et comme, par ailleurs, il est non moins certain que Nicolas Sarkozy, président français, n’est pas très grand non plus (bien que lui aussi assisté par des talons compensatoires), c’est donc que Bongo est vraiment très petit. Ce qui expliquerait la mine réjouie de Nicolas Sarkozy qui, pour une fois, a donc trouvé plus minus que lui et n’est donc pas obligé de lever très haut les yeux pour croiser le regard de son interlocuteur, voire de se dresser sur la pointe des pieds pour parler à autre chose qu’à la boucle de ceinture de Barack Obama.

Omar Bongo a l’air plus chiffon. Il a repéré le photographe et il a dès lors bien conscience que le rapport des tailles ne lui sera pas favorable. Dans ses yeux plissés, on peut lire aussi qu’il se demande où est passée cette foutue estrade à roulettes, sorte de prothèse présidentielle qui est au Bongo- voyageur ce que la «papamobile» est au Saint-Père, et qui lui sert d’habitude d’escabeau pour se hisser à la hauteur des événements internationaux.

Ce qui donne l'échelle humaine de cette rencontre «au sommet», c'est le garde républicain au garde-à-vous et qui, tel un mètre-étalon, passe du coup pour un géant. A cet égard, quelque chose dans son coup d'œil vers le couple de nains nous dit qu'il est vaguement inquiet de servir à son corps défendant de