Hees déboule
Comme tout citoyen auditeur du service public, sourcilleux contributeur et ponctuel contribuable de sa redevance, je vois bien qu’elle me tripote, cette affaire de nominations à Radio France. Celle de Jean-Luc Hees à sa présidence par le monarque, et celle de Philippe Val à ses côtés par on ne sait trop qui pour faire on ne sait trop quoi. La direction de France Inter, où l’on suppute et conjecture, entre atermoiement et rétropédalage ? Attendons encore un peu, en compagnie de notre intime et ondoyante conviction, en constatant toutefois que les protestations d’indépendance de Hees n’ont pas convaincu.
Et surtout pas vendredi dernier, qu'il s'invita assez discourtoisement dans un studio de sa nouvelle Maison Ronde pour y contredire Edwy Plenel, invité abasourdi. Etait-ce vice ou candeur ? Le lendemain, «affreusement désolé», Hees plaidait maladroitement «une certaine maladresse» (Libération du 18 mai). Mais peut-être le nouveau préposé aux ondes publiques, qu'on ne connaît ni ne préjuge, n'a-t-il toujours pas compris ce que lui disait Plenel, et qui pourtant relevait du truisme : que sa nomination par ce Sarkozy-là, aux relations notoirement tordues avec la presse, lui fait injure autant qu'à tous ses administrés. Et que, quoi qu'il en ait, sa participation à ce sinistre cirque le plombera durablement. Parce qu'il en va, en cette matière de billard connivent, comme de la publicité pour la console de jeux Sega : Sarkozy,