«Cash», c’est anglais et ça signifie tout bêtement argent liquide. Mais sur la scénette locale, cash n’a plus rien à faire avec le numéraire. Il est fini le temps où les cadres sup s’apostrophaient d’un : «T’aurais pas un peu de cash à me filer ?» histoire de marquer leur différence citadine avec le blé paysan et la fraîche campagnarde.
Aujourd'hui, il est question de parler cash, à savoir de s'exprimer franchement, sans réserve, sans tabous, sans langue de bois… L'homophonie avec «cache» est pour beaucoup dans la prolifération ambiante. Parler cash, c'est parler sans rien cacher. Preuve que recourir aux anglicismes, est aussi une façon de parler un français inversé, pour ne pas dire nié. Ce journal vient de contribuer, à sa manière, à la dissémination du terme. Un entretien cinéma avec notre héroïque calamité nationale, Monsieur Hallyday, s'est retrouvé en une sous l'intitulé : «Johnny, cash». Double clin d'œil à un chanteur de country américain et au supposé côté franco de port des propos du vagabond fiscal, adhérent UMP et ami de «Nicolas». Ensuite, c'est Daniel Schneidermann qui nous apprend que le discours de Bayrou «accroche parce qu'il parle cash, comme la Sarkozie».
Cash est un mot à double fond qui, effectivement, va bien au teint du président de Neuilly et de Dallas réunis. Il y a chez lui cette revendication des réussites friquées du Fouquet's, sans honte catho-sociale aucune. Et, il y a bien sûr cette envie de s'exprimer cash, comme d'autres avant se p