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Libération

Nous autres, démocrates d’Occident…

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publié le 19 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 juin 2009 à 6h52)

Être persan

«Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu'il a l'air bien persan. Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu.» M. de Montesquieu nous avait bien prévenus, mais bernique ! Depuis une semaine que nous regardons le peuple iranien sous toutes les coutures et par le petit bout des «cent lorgnettes» que nous prête le philosophe des Lumières, nous n'y voyons goutte. C'est sans doute que notre tropisme occidental et démocratique, notre désir d'avenir radieux dans des urnes qui écraseraient l'obscurantisme avec l'infâme Ahmadinejad, nous perturba un peu l'entendement.

Samedi, c’était plié : Moussavi, libéral opposant, serait aussi triomphalement, impérialement élu que, par exemple, le romain Silvio Berlusconi. Et puis non… Par quel miracle ? Bourrées, les urnes ? Achetés, les votes ? Fallacieusement émargées, les listes électorales ? Quand, dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en prit acte en se frottant les mains, dans son discours promettant aux Palestiniens toujours plus de colonisations sauvages, nous compatîmes à ce rude revers porté aux espoirs de Barack Obama de sortir la région du bourbier (1). Lundi, notre connaissance trop superficielle des mœurs civiques iraniennes nous rendant