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Libération

Factures ouvertes chez les députés

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publié le 20 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 20 juin 2009 à 6h52)

Il n’y a plus qu’un seul sujet de conversation chez les bobos anglais : les notes de frais des parlementaires. Un récent changement de la loi, dont ils ont cherché trop tard à se faire exempter, a conduit à la publication, dans un journal national, de leurs notes de frais des dernières années, distillées jour après jour comme un goutte-à-goutte d’acide corrosif. A la base de cette affaire, il y a une fuite délicieusement ironique, étant donné la faculté notoire du gouvernement, au fil des ans, à «préserver» les données personnelles des électeurs.

Il y a eu de surprenantes révélations, comme si l’on s’était penché sur la vie sociale d’une étrange espèce d’insectes nuisibles et cela a conforté la plupart des Britanniques dans l’opinion que la politique est une forme de malédiction et que s’y intéresser est un des premiers signes de la démence précoce. Les parlementaires, en théorie, représentent les habitants d’une certaine région, quoique en fait, ils soient choisis par l’appareil du parti à Londres.

Cela les oblige à être en deux endroits en même temps. Tout d’abord, ils doivent être à Londres afin de voter pour le gouvernement, ensuite ils doivent être dans leur circonscription afin d’écouter les espoirs et les craintes de leurs électeurs.

Film pour adultes. Ils réclament donc le remboursement des frais nécessaires à l'entretien d'un second domicile et aux voyages. Bien entendu, ils ne sont la plupart du temps ni dans un endroit ni dans l'autre et, souvent, l