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Libération

Culture sans vergogne, ruine de l’âme

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publié le 26 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 26 juin 2009 à 6h52)

M de ministre

Blousé comme tout le monde et depuis trop longtemps par ses éplorements de cocker et ses cantilènes de vilain petit canard, ses tours et détours de salles obscures en salons éclairés et de plateaux télé en littérature de genre (ce quelque chose en lui de Stéphane Bern mâtiné de Dominique de Villepin), ses dents d’un bonheur discret qui ont tout à la fois raillé quelques convenances et rayé pas mal de parquets, je ne fus pourtant mardi que modérément bluffé par la nomination de Frédéric Mitterrand rue de Valois. Les jardins du Palais-Royal valant ceux de la Villa Médicis, je la regardai comme un autre papillonnage qu’aurait signé la peu protocolaire annonce qu’il en fit lui-même, entre candeur et pied de nez, comme pour marquer un ailleurs stylistique : dans la distribution des rôles, lui, qui connaît l’exercice du casting, ne se contenterait pas d’affirmer sa dévotion à la Culture plutôt qu’au Prince. Il en userait. Il essaierait, en tout cas…

C’ est ainsi, sous le haut parrainage de son oncle défunt, que d’emblée Frédéric M., qui sait son prix, aurait pu se ranger. Son patronyme de Mitterrand, une prise de guerre pour Nicolas Sarkozy ? Sûr ! Mais si le culturel rejeton la retournait en arme de sa guerre en dentelle, comme pour signifier que ce n’était pas le président des fans clubs de Bigard et de Christian Clavier qui le faisait ministre, mais le fantôme avunculaire de l’autre, Feu le Commandeur, le Vénitien, amoureux de Brantôme et de la Prin