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Libération

Mais Michael Jackson a tout bouffé

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publié le 3 juillet 2009 à 6h53
(mis à jour le 3 juillet 2009 à 6h53)

Faire et défaire

Ainsi, sans trop prévenir ou de façon trop prévisible, disparut Michael Jackson, le «roi de la pop», comme on dit sans trop d'imagination (je trouve). Pour le malheur de pas mal de «fans», semble-t-il, mais, surtout, pour le malheur des masses iraniennes, brutalement arrachées à l'affection de la communauté internationale et appelées à supporter simultanément le double choc de la trique répressive des bassadji et d'un deuil universel qui, de facto, à un moment crucial, rendit leur protestation inaudible. A cette aune persane, on mesura que certainement, la disparition de «Bambi» devait être quelque chose d'important…

Qu'est-ce que c'est, important ? Dans ces circonstances, se poser la question, c'est faire résonner l'accent de Jean Seberg à bout de souffle se demandant, face à la caméra de Godard : «Qu'est-ce que c'est, dégueulasse ?» Dans le cas d'une disparition, l'important - dégueulasse - réside dans la capacité à faire suer le cadavre à travers de multiples développements, de préférence sordides, où la question du pognon finit par fédérer toutes les autres. C'est d'ailleurs bien elle que, sur le modèle d'une fameuse chanson de Graeme Allwright, le Journal du dimanche mettait l'autre jour à la une en manchettant : «Qui a tué Michael Jackson ?» Pas «qu'est-ce ?», mais bien «qui ?», pour introduire et développer ad nauseam les infernales rivalités familiales dont la névrose originelle du héros ser