Les Russes, jamais à cours d'innovation dès qu'il s'agit d'accélérer la panique mondiale, viennent d'inventer la notion de «guerre saisonnière». A savoir, courant juillet, une attaque possible contre la Géorgie, à peu près à l'identique de celle qui eut lieu à l'été 2008. L'opération, pour l'instant cantonnée aux fameux «mouvements de troupes à la frontière», a été baptisée «Caucase 2009». Comme le nom d'un vin nouveau. Le cru 2009 aura-t-il la même saveur amère que celui de 2008 ? L'avenir (Libération du 2 juillet) semble suspendu à la venue à Moscou du président Barack Obama, le 6 juillet.
En attendant, l’armée russe veille. C’est en tout cas ce que cette photo de propagande (puisque distillée par l’agence russe Itar Tass) veut signifier. Elle a été prise fin mai à la frontière entre la Géorgie et la province sécessionniste d’Abkhazie. D’un côté donc, l’empire Russe et affilié, de l’autre, la Géorgie. Entre les deux, un glacis surmonté d’un rideau de barbelés. Et dans la tranchée fortifiée en rondins d’un parados, deux soldats en treillis mimant la position du combat. Gageons que deux minutes avant l’instantané «sur le vif», les popovs devaient buller à l’ombre ou digérer un bon bortsch à peine arrosé d’un tonneau de vodka.
Mais «garde à vous !» les voilà dans la peau du lézard repoussant l’attaque. Car bien entendu il faut que l’image prouve que la Russie est l’agressée et surtout pas l’agresseur. Le danger viendrait donc, comme toujours, de l’horizon. Où on détect