Une amie italienne qui vit à Paris depuis trente ans m'a rapporté une conversation qu'elle a eue, il y a quelques semaines, sur un vol Orly-Barajas avec sa voisine de siège, une Française de son âge qui se rendait à Madrid, au moins une fois par mois, en profitant des tarifs des lignes low-cost. «Le musée du Prado, les tapas et la sangria, les horaires décalés pour prendre ses repas et pour aller dormir… Des choses que j'apprécie beaucoup en Espagne, bien entendu. Mais ce qui me ravit, c'est que l'Espagne est devenu le seul pays européen où on peut fumer sans restriction.»A la descente d'avion, les nouvelles amies, fumeuses toutes les deux, ont savouré deux ou trois cigarettes en allant récupérer leurs bagages, dans les nombreux espaces de l'aéroport de Barajas où la nicotine est «autorisée». Avant de se quitter, elles ont échangé leur numéro de téléphone et ont décidé de se retrouver à dîner un soir dans un restaurant du vieux quartier de Madrid de los Austrias, où on pouvait fumer. On peut fumer dans presque tous les restaurants et bars de Madrid. «Et la loi ?» m'a demandé mon amie italienne en arrivant chez moi, un lieu où on peut aussi pratiquer ce vice sans restriction. Le gouvernement espagnol n'a-t-il pas promulgué une loi antitabac très sévère ?
Bière brune. Il est vrai que cette loi, la «loi Salgado» (du nom d'Elena Salgado, alors ministre de la Santé et aujourd'hui deuxième vice-présidente du gouvernement Zapatero), date de janvier