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Libération

Aux fraises à Wimbledon

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publié le 11 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 11 juillet 2009 à 6h52)

Tout a commencé à cause d’une coalition fatale entre le gouvernement et mon voisin. Le premier nous incitait fortement depuis des semaines à faire du sport en même temps qu’il fermait toutes les installations sportives à Londres afin d’économiser de l’argent pour les Jeux olympiques. Le second est un sportif accompli. Ce n’est pas un sportif au sens où il s’active effectivement avec une raquette, ou qu’il shoote dans un ballon ; non, c’est un sportif verbal. Je l’entends à travers le mur, vautré sur son canapé, hurlant des commentaires et des conseils à la limite de la légalité chaque fois que nous courons un risque sportif. Le football est une menace de longue haleine. Il passe la plupart de ses week-ends à lancer des invectives aux arbitres aveugles, aux juges de ligne bourrés de préjugés raciaux, aux gardiens de but ataxiques et aux ailiers homosexuels ; et par beau temps, il s’autorise à sortir pour partager ses vues plus largement. Il peut ainsi s’égosiller à l’infini contre ceux qui, à la télé, attaquent haineusement sa philosophie.

Puérils. C'était pendant le tournoi de Wimbledon. Tous les courts de tennis à la ronde étaient utilisés vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La télévision repassait tous les vieux sujets. Pourquoi les Britanniques sont-ils incapables de jouer au tennis ? Combien coûtent les fraises à la crème à Wimbledon ? Qui était le plus grand joueur de revers slicé avec effet top spin de tous les temps ? La vue de sièges vides