Grande vacance
C’était l’été.
Dans ou lors de son jogging, le grand chef nous a fait un petit malaise. La CGT s'est émue des conditions d'expulsion des Noirs sans-papiers de la bourse du travail. Un flash-ball policier a salement arraché un œil manifestant à Montreuil. Martine Aubry a tancé Manuel Valls (ou le contraire). Elu de la CGT chez Continental, Xavier Mathieu a tancé Bernard Thibault. Ici et là, un troupeau d'anges, tous experts, passa, qui suggéra que «la crise» était derrière nous. Au Journal officiel fut décrété qu'on travaillerait le dimanche. Un conseil des ministres entérina le projet de privatisation du service public - ou ce qu'il en reste - de La Poste. Michèle Alliot-Marie exigea que soit rejugé Youssef Fofana, qui n'en demandait pas tant. Une promesse de prime a éteint le pétard mouillé de la menace des licenciés de New Fabris de «tout faire péter». A Bagnolet, un gamin est mort sur un deux-roues sans que les véhicules policiers qui lui collaient au train y fussent pour rien (proposition sur laquelle une enquête de Siné Hebdo, dans sa livraison du 19 août, jeta un doute puissant). A Royan, Brice Hortefeux conforta des bons citoyens, forains de leur état, ayant molesté des sauvageons qui l'avaient bien mérité. Brice Hortefeux différa, pour raisons budgétaires, l'embauche dans sa police de quelques centaines de «cadets de la République» ; puis mangea son képi. A Jérusalem Est se poursuivirent les expulsions de Palestiniens. Sur l'élection à la pr