Je viens de voir un homme, à la télévision, qui annonçait la mort de la pelouse anglaise. Il avait des cheveux comme une haie campagnarde et il arborait un sourire satisfait ; j’en ai donc déduit que ce devait être un jardinier paysagiste, et qu’en conséquence il ne connaissait rien au jardin, tout comme ces fameux experts de la mode qui nous annoncent que, l’année prochaine, les femmes se promèneront toutes nues et peintes en bleu tandis que les hommes porteront des jupes.
Je sais ce qu’il ferait avec mon jardin : il le transformerait en quelque chose d’absolument sinistre qui ressemblerait à un terrain d’entraînement de l’armée avec tessons de fer, chemins d’ardoise et plantes du désert pour absorber les excréments. Je les ai vus au salon de Chelsea et ça ne marche absolument pas.
Vigne. Tout d'abord, la plupart des Britanniques citadins ne vivent pas dans des maisons d'architecte. La plupart des villes britanniques ont été construites dans un tourbillon de brique rouge à la fin du XIXe siècle, et consistent en rangées de maisons identiques avec des petits jardins devant. Certaines personnes se méprennent totalement. Elles les transforment en place de parking malgré la loi qui l'interdit. Elles ne savent pas que ce ne sont pas simplement des jardinières mais qu'il s'agit avant tout de respectabilité ; c'est comme la coupe du décolleté d'une femme ou l'allure de son opulente poitrine ; il s'agit bien de rendre unique cette maison identique. Les Gre