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Libération

Carbonique ta mère

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publié le 12 septembre 2009 à 0h00

Près des deux tiers des Français seraient contre la taxe carbone. Mais il y aurait une taxe nazis ou une taxe racisme, deux fléaux aussi condamnables que le massacre de la planète, on serait contre également si ça touchait à notre portefeuille. Si l’ISF est un impôt qui recueille l’assentiment de la majorité, c’est que la majorité ne le paie pas. Si on demandait à nos voisins européens si les Français devraient payer une taxe carbone, ils n’y verraient pas d’inconvénient. Mais si on commence à regarder la popularité des taxes, on en arrivera vite à supprimer l’impôt sur le revenu lui-même, et dans tous les pays.

Sur le fond, la taxe carbone a quelque chose de sympathique. C’est le principe catholique des indulgences modernisé et laïcisé. Payer n’est pas pécher. On devrait même militer pour une extension du domaine de la taxe carbone. On pourrait créer une taxe adultère - il suffirait de payer sa femme pour avoir le droit de coucher avec une autre, le contraire même de la prostitution -, une taxe gourmandise qui ouvrirait le chemin aux sept taxes capitales. Et une taxe vol, qui ne devrait pas dépasser 80 % ou 90 % du montant du larcin pour ne pas pénaliser l’initiative individuelle et réduire le secteur à l’inactivité. Et une taxe sur les éternuements ? C’est le moment ou jamais. On achèterait des tickets-éternuement à la pharmacie. Avant, on faisait des commissions pour enterrer les problèmes. On est plutôt dans une période où on imagine des lois contre tout ce qui gêne. Et s