Lorsque, l’autre jeudi, nos jeunes collègues des écrans qui bougent nous firent savoir que l’irréfutable homme-lige de Nicolas Sarkozy s’était encore fendu d’une bruyante saillie raciste, on commença par soupirer, désabusé, qu’avec Hortefeux, c’est trop facile… Pourtant, sitôt visionné l’objet de son délire, il apparut que, pour le ministre des chaussures à clous, celui-là ne saurait de sitôt être chassé par un autre. Ce qui s’avéra.
«Hortefeux, démission !» est un mot d’ordre simple et honnête. S’il ne fait pas l’unanimité à gauche, c’est vraisemblablement que la gauche n’est plus à gauche. Mais gageons qu’il retentira longtemps aux oreilles de l’ex-préposé à l’Identité nationale. Une semaine plus tard, l’incendie si exemplairement révélateur de l’état d’une république étouffée n’est pas éteint.
Tout pourtant aura été (mal) fait pour circonscrire les braises d'un aveu en forme de vidéo dont son diffuseur, le site du quotidien le Monde, confirma bientôt qu'elle avait été tournée cinq jours auparavant (le 5 septembre) par des journalistes de LCP (la Chaîne parlementaire) et trappée par leur institutionnelle chefferie (Libération des 12 et 13 septembre). Ça commençait mal. Du propos du grand blond notoirement coutumier du fait, ressortait qu'un Arabe («Notre petit Arabe», dit la vidéo), ça va, mais que plusieurs…
Dans un sursaut grégaire, les sbires de la Sarkozie, anticipant le courroux du Prince ou dûment briefés par lui, firent ce qu'il purent pour