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Libération

Douleurs et fantômes du réel

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La Semaine de Véronique Ovaldé.
par Véronique OVALDE
publié le 17 octobre 2009 à 0h00

Samedi

Les catégories

Je passe le week-end indignée. Et quand je suis indignée je n'arrête pas de répéter la même information à tout un chacun afin, sans doute, de m'indigner en groupe, galvanisée par le plaisir enfantin de convaincre. Je pense à cette gamine de 13 ans dont certains disent sur les ondes qu'on ne peut pas considérer qu'elle a été violée puisqu'elle posait nue dans les magazines, ça me rappelle ce film de Depardon Délits flagrants où un type qui avait violé une prostituée ne comprenait pas bien de quoi on l'accusait. Ça me rappelle aussi ce commissaire à Pantin (celui qui avait un flingue accroché au mur et une batte sur laquelle était gravée : «Ça va chauffer») qui, lorsque j'avais porté plainte pour violence contre C., m'avait hurlé dessus : «Cessez d'être angélique !» Et je m'étais rendu compte qu'il n'existait qu'une catégorie de femmes pour lui : les hystériques. Et qu'il ne savait pas quoi faire de (ou était simplement terrorisé par) la magnitude et la complexité des femmes qui venaient chercher recours auprès de lui.

Dimanche

Frelons kamikazes

Ça ne va pas mieux. Il y a une semaine je me suis fait piquer par un frelon dans des circonstances où je me suis gentiment ridiculisée. J'étais sur une scène en plein air, le micro à la main, deux cents personnes devant moi qui attendaient que je parle de la figure du conte dans Vera Candida quand la bestiole m'a attaquée. Elle a foncé sur mon pied avec une déterminat