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Libération

La vérité si jument !

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publié le 17 octobre 2009 à 0h00

Sur cette image qui date de février 1981, François Mitterrand, candidat à la présidentielle, et deux de ses lieutenants, Lionel Jospin et Jean-Marie Cambacérès, sont de sortie en République populaire de Chine. Pourquoi la Chine, dictature de fer qui à l’époque en était encore à panser les plaies et les morts de la calamiteuse Révolution culturelle ? Parce que le candidat Mitterrand voulait se donner une stature internationale. Mais gageons que, quoiqu’il fut officiel, le voyage n’avait pas reçu l’absolu imprimatur des autorités chinoises pour lesquelles Giscard était toujours le président en exercice. Ce qui expliquerait le caractère quasi olé olé de ce cliché. L’action se situe à une trentaine de kilomètres au nord de Pékin, sur la «voie sacrée» qui mène aux tombes des empereurs Ming. Ce chemin d’apparat est ponctué de quelques statues d’animaux. Nos trois gaillards auraient pu choisir le chameau, la tortue ou, mieux, l’éléphant (rapport à l’avenir de certains caciques du PS). Mais non, ce fut le cheval accroupi.

Cambacérès est un peu en retrait mais Jospin, qu’on ne savait pas aussi farceur, a choisi de jouer l’amazone hilare. Même Mitterrand qui n’était pas non plus le parangon du joyeux drille a décidé de faire le zouave. Genre : «La vérité si jument !»

Ce ne sont pas les Pieds nickelés en Chine mais il y a quand même quelque chose de déconneur dans cette façon de prendre la pose. Et même un certain sacrilège «cavalier», eu égard à l’histoire millénaire de la Chine. Toutes