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Libération

Nos élites et leurs zélotes

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publié le 23 octobre 2009 à 0h00

On a beau, de semaine en semaine, se dire qu’on va peut-être pouvoir passer à autre chose, macache, l’affaire Mitterrand-Polanski continue de fournir grain à moudre et matière à redire. Sous la glose, elle a établi que l’être humain, fût-il politique, a aussi des pulsions, dont on ne se débarrasse pas comme ça. Et ses remugles, attachés au premier fait divers qui passe, polluent tous les discours.

Est-ce pour lui rappeler qui l'avait fait fou du roi, et que la fonction est de cour, que Frédéric Mitterrand fut lundi recadré par le parti de l'ordre qu'il cautionne, et contraint à une grotesque contrition ? On sait l¹histoire, anecdotique, mais significative : un incertain Morsay, rappeur val-d'oisien professant sur Internet qu'il «nique la police municipale», eut l'honneur d'un communiqué du ministre de la Culture, lequel s'y offusque de propos qu'il juge «intolérables, notamment à l¹encontre des forces de sécurité de notre pays » (Libération du mardi 20 octobre). Il apprend vite, le neveu dont le sauvetage est à ce prix : celui d'un ridicule qui discrédite d'avance toute son action. Mais si l'on avait bien compris que sa fonction n'était que de représentation, quel sens conservera-t-elle, si elle ne s'exerce même plus dans une irrévérence simulée que «l'ouverture» organisa?

A travers la personne de Frédéric Mitterrand, mais bien au-delà d'elle, le monarque fait savoir qu'aux vents mauvais de la crise, des «affaires» et des déficits, ses choix ni ses o