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Libération

«Au gnouf, les vioques !»

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publié le 7 novembre 2009 à 0h00

Jacques Chirac a de bonnes raisons de trouver injuste toute procédure juridique contre lui. Car rappelons-nous la présidentielle de 2002. Au premier tour, on avait Lionel Jospin, l’honnêteté même : on n’en a pas voulu. Entre les deux tours, des manifestants soutenaient le président sortant contre Jean-Marie Le Pen en appelant à voter pour Superescroc contre Superfacho : on savait ce qu’on faisait en le plébiscitant, on était complices, on lui donnait quitus. On ne va pas tomber des nues aujourd’hui. Entre le gouvernement qui veut repérer les gamins délinquants et la justice qui ne laisse plus rien passer au troisième âge, on traque maintenant la racaille de la maternelle à l’hospice. Dans le monde politique, désormais, quand les vieux veulent avoir des nouvelles de leurs amis, ils ne regardent plus la rubrique nécrologique mais judiciaire. On imagine un jour Jacques Chirac et Charles Pasqua évoquant le bon vieux temps dans la même cellule : «Tu te souviens comme on s’est goinfrés à Bongoland?» D’ailleurs, publier ses mémoires aujourd’hui est une erreur stratégique de Jacques Chirac, ça signifie qu’il ne peut pas nier en avoir, de la mémoire. Il ne pourra pas dire au tribunal : «Je ne me rappelle pas. Désolé, monsieur le juge, j’ai un trou sur le deuxième tome.»

On a l’impression que c’est avec les vieilles casseroles qu’on fait les meilleurs procès. Est-ce la faute de Jacques Chirac s’il est tombé dans la marmite quand il était petit? En plus, c’était une autre époque, bon en