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Libération

De Berlin à Paris, en panne d’identités

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publié le 13 novembre 2009 à 0h00

L’Europe, combien d’identités ?

Vingt ans après, que restait-il, à la Porte de Brandebourg, de nos amours murmurantes, hymne ou ode à la joie et promesses d'universelle fraternité ? L'affaissement d'une théorie de dominos (attention, symbole) en polystyrène, très laidement tagués et peinturlurés, a fourni l'image emblématique - il en faut toujours une - qui demeurera comme un allégorique contresens, à l'heure où partout cent murs s'érigent ou se fortifient. Quand Lech Walesa fit basculer le muret de pacotille, il nous revint que l'alliance du sabre et du goupillon avait en son temps bombardé Karol Wojtyla, alias Jean Paul II, grand abatteur du «communisme». L'absence même pas remarquée de son successeur Ratzinger, aka Benoît XVI, pourtant régional de l'étape, confirma que la propagande est chose volatile.

En ce lundi célébrant la chute du mur de Berlin, Schneidermann n'avait pas tort de relever dans ces pages que «nous souhaitons moins informer que célébrer, et surtout célébrer notre capacité à célébrer». Dans la permanente réécriture de l'histoire, la célébration s'assimile à un gigantesque cours d'instruction civique où s'établissent - et, dans tous les sens du terme, se révisent - des valeurs, des principes et des morales. En superposant à seulement deux jours de distance les commémorations de la chute du Mur de Berlin et de l'armistice de 1918, le calendrier confondait, à travers la personne d'Angela Merkel, deux cérémonies et de