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Libération

Ce grand et pieux désir d’universelle vertu…

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publié le 27 novembre 2009 à 0h00

En attendant que son héros démoniaque vienne faire en place télévisée (lundi, dans l'Equipe, il ne parlait qu'au sérail) une rétrospective repentance, on s'est beaucoup demandé comment la fausse affaire dite «de la main» de Thierry Henry avait pu si longtemps susciter un si médiatique ramdam pour ne finalement déclencher, chez tout un chacun ayant un jour enfilé un short et chaussé des crampons, qu'une gigantesque marrade (1). Rappelons qu'au regard des textes qui régissent l'organisation du football professionnel, jamais une banale erreur d'arbitrage - un «fait de jeu», comme dit à bon droit le premier intéressé - n'aurait en effet suffi à faire de scandale autre que ponctuel, et, somme toute anecdotique. (Sauf bien sûr à imaginer que cette erreur ait été délibérée et l'arbitre acheté, hypothèse qui fit un temps florès chez quelques complotistes du Net, mais que rien n'avéra et qui, d'ailleurs, ne constitua pas l'enjeu du débat.)

Le prétexte du débile débat qui n’en finit pas de se nourrir de ses braises fut donc, sous prétexte de sport et les auspices de son faux nez le «fair-play», la promotion échevelée d’une «morale» ; morale déclinée sous tous ses aspects individuels, civique, identitaire ou national, et invoquée jusqu’à plus soif par de joyeux drilles qui la sollicitent jusque dans une hypothétique «commission d’éthique» du Medef ; morale qui, confinée à un domaine de la vie sociale auquel elle serait prétendument consubstantielle, absout à bon compte l’immora