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Libération

Les mots pour la redire, la barbarie

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publié le 4 décembre 2009 à 0h00

National quoi?

Ainsi, petit à petit, l’oiseau fait son nid. Cet oiseau-là, appelons-le fascisme ou néonazisme, et entendons de partout monter des voix nous rappelant scrupuleusement au sens des mots. Allons ! La Suisse serait soudain devenue, par le seul fait d’une votation interdisant l’érection de minarets, un Etat raciste ! Vous rigolez ?… Eh bien non, on ne rigole pas. On cherche le mot susceptible d’identifier l’électeur d’une proposition raciste promue par des racistes, et - est-on simplet, tout de même !- on ne trouve rien de mieux que : raciste.

Et de même que l'on ne se résolut jamais à euphémiser feu le néonazi Jörg Haider en «ultralibéral», le néofasciste Silvio Berlusconi en«populiste» ou le stalinien brunâtre Vladimir Poutine en«nationaliste autoritaire», de même ne parvient-on pas à regarder le résultat du référendum hélvète d'initiative populaire de dimanche comme un accident électoral, dût-il prendre la forme d'une «onde de choc» que personne (Ah bon ? Vraiment ?) ne vit venir. Ces mots trop doux sont ceux de Kouchner «un peu (sic) scandalisé», et d'une diplomatie qui prétend rendre présentable une réalité insupportable, au nom même des principes que des voyous «élus» n'ont d'autre objectif que de mettre à bas. Remplacer le costume rayé du mafieux qui bâillonne les juges, criminalise l'expression syndicale ou assassine la presse, par un queue-de-pie, c'est se faire le complice du mafieux en le banalisant. Pour ce faire, on avancera nat