Cette image trouble parce qu'elle semble comme la reconstitution d'une fiction. La première fois en effet qu'on a vu quelqu'un descendre de cette façon sur le tarmac d'une base militaire, il s'agissait d'un homoncule extraterrestre, surgissant luminescent d'un vaisseau interstellaire imaginé par Steven Spielberg. Le film s'appelait Rencontres du troisième type. Bien que Barack Obama soit nettement plus grand qu'un E.T., et surtout beaucoup plus noir, se vit-il en type venant à la rencontre de tous les problèmes de l'humanité ? Ici, à la rencontre de la mort, puisque c'est sur la base militaire du Delaware, où sont rapatriés les corps des soldats tués en Irak ou en Afghanistan, que le président fut photographié en octobre.
En 1977, quand le film de Spielberg est sorti en salles, Barack Obama avait 16 ans. Comme la majorité des adolescents du monde entier, est-il allé voir Close Encounters of the Third Kind ? A-t-il aimé son «message» d'amitié entre tous les peuples, même martiens ? S'est-il mis, comme dans le film, au clavier d'un synthétiseur pour jouer les cinq notes de musique (sol, la, fa, fa, do) permettant de communiquer avec l'au-delà de l'espace ? Et surtout, le jeune Barack s'est-il imaginé qu'un jour (I have a dream), lui aussi passerait pour un extraterrestre pour avoir été le premier Noir élu président des Etats-unis d'Amérique ?
Ce qui excite encore plus la science-fiction de cette image, c'est l'engin spatial d'où descend Obama,