«Marseillaise» à la syndicaliste
C'est entendu : rien ne va plus pour le ministre Besson de l'Identité nationale. Le livre de son ex-épouse fait en librairie et ailleurs plus de vente et de bruit qu'on imagine ; des préfectures où s'organise, à travers son débile débat, la bavarde publicité d'une malsaine francitude, remontent de lourds remugles qui font aux Le Pen en campagne une promotion électorale gratuite, sinon gracieuse ; des édiles, des ministres et des citoyens se dévoilent, qui disent haut et clair ce qu'ils pensaient en leur for bas et vil ; et voici qu'on reparle assez de charters pour que s'en affligent de molles et opportunistes éminences. Autant dire que le devenir primo-ministériel du transfuge socialiste, dont jasait assez le mundillo pour que ce bruit nous revînt, a pris du plomb dans l'aile et un grand coup sur le museau.
On appréciera dans les urnes la malfaisance d'une initiative qui épouse si bien la crise qu'elle en constitue désormais une des expressions les plus visibles. En attendant, on ne perçoit que trop le malaise qu'elle suscite. Pas une Marseillaise qui ne résonne sans suggérer dans des non-dits la haine de l'étranger et promettre mille foudres au citoyen qui s'oublierait à sourire à ses mâles accents - voire, abomination des abominations, à siffler le patrouillotisme qu'elle prétend imprimer jusque dans les crânes prépubères, désormais.
D'où l'étrange effet que fit vendredi dernier à Nantes, lors de la clôture