Il fut un temps où la perspective d’un réchauffement était une bonne nouvelle. Surtout quand il était signe du rapprochement entre Américains et Soviétiques, guetté par le reste de la planète comme un espoir. A échelle de simples mortels, le mot renvoyait aux joyeuses images d’été, de plage et de rosé au frais. Voilà que désormais le terme fait penser à tensions diplomatiques et catastrophe écologique. Ces degrés qu’on espérait, on les redoute. La machine climatique s’emballe et la lutte s’engage : il faut arrêter ce réchauffement, ou du moins le ralentir avant qu’il ne soit trop tard. Le changement d’échelle donne le vertige : les 2°C de hausse qu’on attend pour pouvoir tomber la veste se transforment en cataclysme s’agissant des températures moyennes à l’échelle planétaire. Et le pire, c’est que tout est notre faute. Les années 90 avaient popularisé l’expression «effet de serre», les années 2000 se seront inquiétées du réchauffement, qui trouve même sur Internet son acronyme : RCA pour «réchauffement climatique anthropique». Causé par l’homme, donc. Devenu préoccupation dominante, le RCA trouve par ricochet des critiques virulents, particulièrement sur la Toile, où il est assimilé à un vaste complot. Malgré cela, la décennie 2000 sera celle de la mobilisation. Du rapport Stern sur les conséquences économiques au décevant sommet de Copenhague en passant par l’ouverture des marchés carbone. En 2007, Al Gore et les scientifiques du Giec seront couronnés d’un double prix Nobe
Réchauffement
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par Guillaume Launay
publié le 31 décembre 2009 à 0h00
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