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Libération

Qu’est-ce qui se solde, et à quel prix ?

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publié le 8 janvier 2010 à 0h00

Etrange rentrée, en vérité, bizarre an neuf, lourd de contentieux multiples, que cinq semaines de soldes ne masqueront qu'un temps. Ou ne masqueront pas. Dans le grand froid qui engourdit tout, 2010 se cherche et ne se trouve pas. 2010 est en panne et s'annonce horribilis autant que 2009 achevé. En fait de discours susceptible de lui donner une couleur, 2010 n'a guère à se mettre sur la langue que la figure ressuscitée et unanimement sanctifiée d'Albert Camus, trop omniprésente pour n'être pas propagandiste (1). 2010 a le goût doucereux des mots de Nicolas Sarkozy en chattemite agenouillé, le 31 décembre, à la télé des boules, des cloches et des étoiles : «Respectons-nous les uns les autres, faisons l'effort de nous comprendre, évitons les mots et les attitudes qui blessent» (sic), et la morgue irréelle de ceux d'Eric Besson quand il ment sans vergogne que «le débat [sur l'identité nationale] n'a pas dérapé», que «la caricature de défouloir raciste n'a pas fonctionné».

2010 a le bras en écharpe de Frédéric Mitterrand et la gueule de bois qui ne passe pas d’une crise où «le CAC à 4000 points» (les gazettes, en boucle) et les maigres perspectives de «reprise» (les mêmes) pèsent de peu de poids face à celles de l’augmentation du chômage, de la sauvage Révision générale des politiques publiques, des retraites plus tardives et de la Sécurité sociale moins sécurisante, parce que, tout de même, 1 457 milliards d’euros de dette publique…

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