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Libération

L’identité immigrée au poker menteur

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publié le 15 janvier 2010 à 0h00

Et tandis que, mardi soir, la ministre Bachelot protestait de sa vertu devant une commission parlementaire, nous le tournions et retournions, son courrier nous invitant trop tôt ou trop tard à nous faire vacciner contre la grippe à la mode H1N1. Nous mesurions, à l'aune de ce bout de papier frappé au cachet de la République française, notre perplexité avec notre lassitude. En pied, trois adresses, dans l'arrondissement, de centres «adulte» et «enfant» (sic), mais sans horaires d'ouverture ; rien dans le texte de la possibilité, effective depuis le matin, de consulter chez un médecin traitant, ni non plus, évidemment, des contrats passés avec la grasse industrie pharmaceutique ; et au verso, deux bons de vaccination pour les «première et deuxième» injections, pour confirmer la prégnante impression d'amateurisme et d'improvisation que confirmaient à leur façon les autorités sanitaires en constatant mercredi l'extinction de l'épidémie.

Est-ce qu’elle ment encore, la bruyante préposée à notre santé ? On n’en sait rien, et, pour tout dire, on s’en fout, tant ses ratages sont anecdotiques, au regard de son programme de saccage de l’hôpital public et de la sécurité sociale. A ce stade, ce n’est plus de Roselyne Bachelot qu’il s’agit, mais d’un système. A son acmé exemplaire, bien sûr, l’omniprésence de cette bombe à fragmentation qui a nom «identité nationale», aux avatars multiples, et dont le virus mortifère se répand effroyablement.

Et voilà que, sans su