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Libération

Paroles de Français (farce en quatre actes)

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publié le 29 janvier 2010 à 0h00

Baratinage

Ainsi, le roi s’en fut lundi, en ses dépendances de TF1, rencontrer son peuple plutôt que des contradicteurs, et toucher des écrouelles. Dès trois jours auparavant, il n’était déjà question que de cela, jusqu’à l’écœurement. On n’en attendait rien, il n’advint rien et de ce rien, étendu telle guimauve plus de deux heures durant, il serait abondamment discouru.

On ausculterait l’alibi journalistique Laurence Ferrari, lapin tétanisé dans le faisceau du phare et finalement foudroyé par la vicieuse et implacable prétérition tombée d’en haut, où il était question de son salaire. On disséquerait le casting, ou «panel», de ces onze Français «moyens» ou médiocres sélectionnés par la puissance invitante pour décliner chacun à tour de rôle sa petite revendication identitaire, charge à celle-ci de ne jamais rencontrer celle du voisin. On aviserait même Jean-Pierre Pernaut, grand sifflet courtisan jusqu’au slip et jusqu’à la gaffe, promenant sur le plateau étroit son inutilité dépliée. Enfin, toute la nuit et tout le jour suivant, on disserterait à propos des gestes et des dits de «l’invité», traquant au scanner des nuances dans les postures à travers lesquelles il déclina, dans le cocon douillet d’une onctueuse «familiarité», toute la gamme de ses mimiques et mensonges - choses de quoi ses commentateurs décidément ne se lassent pas.

Décryptage

Ce rhabillage du roi tout nu, cette réécriture de sa prestation, à laquelle il fallut forcément donner