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Libération

L’euro en pleine moussaka

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publié le 13 février 2010 à 0h00

L’euro, c’est un mineur en garde à vue. Les marchés le conservent sous surveillance. Quand il est haut, on ne peut pas exporter ; quand il baisse, ça importe des ennuis. A cause des fameux Piigs, l’euro est le contraire du cochon, rien n’est bon chez lui. Se révélerait-il une cochonnerie ? La zoologie devient aussi mystérieuse que la finance, les Piigs sont des porcs qui sont aussi des cigales ayant dansé tout l’été et qui peuvent maintenant nous faire plus ou moins chanter. On n’aurait dû faire l’euro qu’avec les Allemands, comme ça il n’y aurait eu que nous à sauver et on aurait pu dépenser tout leur argent. Mais faut-il faire tout une drachme de la Grèce ? On n’a rien contre l’assainissement des finances des autres même si on s’est bien fait enspéculer chez les Grecs. Mieux aurait valu un euro à deux vitesses, l’euro-sud (plus l’Irlande) et l’euro-nord (avec la France). Les zozos de la zone euro, on les aurait cantonnés dans l’euro en voie de développement. Impossible de dévaluer la Grèce entière, alors il va falloir dégrècer l’euro comme un quelconque mammouth. On commence à le regretter, le temps béni des dévaluations : on aurait eu des vacances sur les îles hellènes pour pas un rond. Ce serait dommage que le berceau de la démocratie devienne le tombeau de l’économie. Et si on revotait ? On nous avait dit qu’on serait inattaquables avec l’euro. Résultat : on l’a tous dans le chiche-kebab et on est dans la moussaka jusqu’au cou.

On a l’impression qu’on est toujours du mau