La meilleure façon de sauver notre régime de retraite, ce serait qu’on ne les prenne pas, nos retraites. A la fois, elles sont ce qu’on a trouvé de mieux pour nous faire travailler. On n’a pas un emploi depuis deux ans qu’on a déjà en tête qu’il ne reste plus que cent soixante trimestres à attendre pour se la couler douce. Et si, au nom de l’égalité entre les générations, on nous supprimait les acquis vieillesse ? Après les emplois jeunes, le gouvernement n’a qu’à penser à des emplois vieux. Parti comme il est, il va nous créer une allocation dernier emploi, un contrat ultime embauche. Comme pour la conscription jadis, on organisera un tirage au sort pour la retraite et les vieux riches, si le hasard leur a été défavorable, pourront toujours payer des vieux pauvres pour continuer à travailler à leur place. C’est mieux pour l’économie si ce sont les riches qui partent à la retraite les premiers, ils auront quand même de quoi consommer. Ou, comme pour le service militaire en Suisse, on pourrait aussi prendre notre retraite à raison d’une dizaine de jours par an dès notre prime jeunesse mais jusqu’à la toute fin. On imposerait une médecine de la retraite avec examen d’aptitude au repos devant laquelle on passerait tous les deux ans. Il semble que l’espérance de vie et l’espérance de retraite soient devenues deux notions contradictoires. Maintenant, c’est «la retraite ou la vie». On veut vivre vieux, normal qu’on en paie le prix. Il va falloir manifester : «Sarkozy, t’es foutu,
Ah ça ira, ça ira, les retraites on les aura
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par Mathieu Lindon
publié le 20 février 2010 à 0h00
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