C’est une mortification scolaire qu’on a tous vécue. L’instituteur demandait aux enfants : «Que ceux qui ont vu une photographie de Louis XIV lèvent la main.» Et toute la classe ou presque levait la main. Ce qui permettait à l’instituteur de livrer sa petite leçon de défiance sur les images, la photographie, la peinture, la reproduction, etc. Sauf que voilà bel et bien une photographie récente du pharaon Toutankhamon qui aurait de quoi contrarier l’instituteur et perturber sa leçon. Elle a été réalisée avec les moyens modernes de l’électronique. A savoir, une reconstitution par ordinateur à partir de scans faciaux de la momie du souverain égyptien.
Ce qui frappe c'est le dispositif anthropométrique. Pris de profil, comme au poste de police, comme s'il avait commis un délit, ou pire, un crime. Certes la biographie des pharaons, et celle de Toutankhamon en particulier, nous enseigne que bien des coups étaient permis pour les souverains égyptiens qui se vivaient, au minimum, comme des fils du dieu Soleil. Comme par exemple faire exécuter les fâcheux aussi légèrement que l'on écrase un moustique, taquiner le prisonnier de guerre avec un tisonnier ardent, ou bien coucher avec sa sœur et/ou sa mère, voire fricoter avec ses frères. «O tempora, O mores !» ce qui en hiéroglyphes explicites se dit «zig-zig toutan-nikhon !» Mais de là à ficher Toutankhamon comme un vulgaire voleur de portable ! Ce qu'on remarque aussi, c'est que le roi était jeune. De fait, il serait monté sur le trône