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La Semaine de Yves Bigot.
publié le 27 février 2010 à 0h00

Samedi

«A Hard Rain’s Gonna Fall»

Je tombe sur un récent numéro du Point qui cite Téléphone pour nous informer que «la bombe humaine» serait prête à transformer la fertile planète bleue en lune stérile d'un soleil vert, expéditeur de rayons mortels à travers une couche d'ozone aussi trouée qu'un vieux pull de week-end. La dure pluie apocalyptique que nous annonçait Bob Dylan en 1963 s'est mise à tomber dru. Elle signale la fin du monde tel que nous l'avons connu, tel que les philosophes grecs, les romanciers français, les dramaturges anglais, les librettistes italiens, les bluesmen américains, la faculté et l'Eglise nous l'ont expliqué jusque-là. Et si ce Vieux Monde est encore trop confortable pour être vraiment inquiétant, il est aussi devenu trop imprévisible pour faire des projets à long terme. Déjà, il ne faut plus quatre-vingts jours pour en faire le tour, mais surtout, il ne reste plus le moindre recoin de la planète inexploré, inexploité. La Vallée, film de Barbet Schroeder, où une bande d'explorateurs découvre une peuplade de Nouvelle-Guinée sur la musique tellurique de Pink Floyd, seulement quarante ans plus tard, ce serait un numéro d'En terre inconnue, Virginie Hocq chez les Papous, parrainé par Easy Jet. La Terre a rétréci et ceux pour qui la question de la survie prime n'ont pas les moyens de s'en soucier : on sait tout ça, et on compte sur Nicolas Hulot et quelques Nobel dont on ignore le nom pour nous éviter cette Pl