En attendant les urnes, les commentateurs, peinant à dissimuler une forte lassitude, tuent le temps comme ils peuvent. Il faut les comprendre, aussi. Des vacances scolaires leur ont cassé les pattes et le rythme. Le Salon de l’agriculture sans Chirac aux manettes, c’est à peine un comice délocalisé, et même le marronnier «Journée internationale des droits de la femme» fit à peine diversion. Ils y avaient pourtant mis du leur, les commentateurs…
Prenez l'opération Chantal «Kill Bill» Jouanno, identifiée par Wikipédia comme «secrétaire d'Etat à l'Ecologie et karatéka» (sic). Pour qui en ignorerait encore, Mme Jouanno est devenue, le week-end dernier, championne de France par équipe de karaté kata. Les commentateurs béaient, et jamais la discipline (démonstration de techniques de frappe à travers la représentation codifiée de combats simulés, et notée, comme au patinage artistique, par des «juges» - un truc assez austère pour les néophytes) n'eut droit à une telle visibilité médiatique. Mais lundi, Mme Jouanno put clamer urbi et orbi et sans s'entendre contredire qu'elle avait prévu de présenter ses petits katas sans caméras, mais que «des fuites», n'est-ce pas, avaient contrarié cette ambition… (1)
Oui, drôle de climat, en vérité, où les singeries sur tatami de la sous-ministre éclipsèrent, ce 8 mars, la consigne de Nicolas Sarkozy autorisant Najlae Lhimer (jeune Marocaine victime de violences, interpellée au commissariat où elle était ven