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Libération

L’électeur est dans l’escalier

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publié le 20 mars 2010 à 0h00

Le premier tour des régionales n’a pas fait un tabac populaire. On nous répète depuis toujours «dans le doute, abstiens-toi» et maintenant la démocratie est en danger parce qu’on réfléchit. Vu les résultats des élections précédentes, il y en a d’ailleurs qui auraient aussi bien fait de s’abstenir plus tôt. A la fois, l’abstinence, ce n’est jamais bon signe. Pour une fois que les Eglises ne la réclament pas, il faut qu’on n’attende pas grand-chose du plaisir électoral pour s’en tenir à une telle chasteté démocratique. On nous reproche de coucher avec la première ou le premier venu mais pour voter, ils feraient l’affaire (sans compter que, pour coucher, on n’a parfois qu’un tour). S’abstenir, ce n’est jamais que l’application du droit de retrait à la vie quotidienne, c’est le principe de précaution électoral. Quand on vote, on risque toujours de se tromper, comme on nous a expliqué qu’on avait fait pour la Constitution européenne. Au moins, en s’abstenant, on peut être coupable mais pas responsable (ou vice-versa).

Pour favoriser le vote, on devrait organiser les élections en semaine avec des heures chômées et payées pour remplir son devoir. Si le transport au bureau de vote était gratuit, qu’une collation était organisée sur place et qu’on avait droit à une petite récompense sonnante et trébuchante comme au bon vieux temps, sûr qu’on défendrait mieux la démocratie. C’est fou de penser qu’il n’y a encore que quelques années on luttait contre les faux électeurs - l’époque bénie