Mais que s’est-il passé, dimanche, dimanche soir ? Qu’est-ce qui, émanant de nos téléviseurs et de diverses machines sollicitées pour nous restituer une «fièvre électorale», a disjoncté et fait que, bien plus tôt qu’à l’ordinaire, on n’y fut plus ? Au début, à l’heure de l’avant-match où les «états-majors» (ou «QG») des partis politiques avaient tenu lieu de métaphoriques vestiaires, et tandis que, sur le champ des studios, des techniciens s’étaient activés à d’ultimes réglages, tout avait déroulé son ordre immuablement ordinaire et démocratique. L’estimation du taux de participation s’était ressassée comme un mantra, un compte à rebours avait été entamé et, bien que rompu à ces rituels antiques, on s’était encore une fois surpris à guetter sur des visages, dans des sourires et grimaces plus ou moins contenus, les prémices de fortunes promises.
Vingt heures sonnèrent, et, les rafales de pourcentages du second tour confirmant la tendance du premier, c’est avec gourmandise qu’on s’apprêtait à ouïr, dans la personne de Jean-François Copé, le premier représentant de l’UMP déculottée. Lequel, peu de minutes après, nous promit la réforme des retraites au canon et la loi sur l’interdiction de la burqa au Kärcher (1). Soit un programme qui réglait, en deux mesures sociales-nationales, la question des relations de moins en moins ambiguës entre la droite parlementaire (on n’ose plus tout à fait dire «républicaine») et sa cousine germaine (qu’on n’est plus trop fondé à qualifier d’«extr