Après chaque élection, c'est pareil : femmes et hommes politiques se succèdent pour nous expliquer «le message des Français». Mais c'est nous, les Français. C'est nous qui avons voté et c'est à nous qu'on raconte ce que signifie notre vote. A croire qu'on est un ramassis de crétins à qui il faut pardonner parce que nous ne savons pas ce que nous faisons. Ou que les politiciens sont des Champollion d'un nouveau genre seuls capables de déchiffrer les indéchiffrables hiéroglyphes par lesquels nous nous sommes exprimés. Et si, à l'heure d'Internet, un vote sert juste à envoyer un message, c'est un peu miteux comme ambition. Il faut croire qu'il y a une panne de réseau. Si ça continue, il va falloir mettre les poings sur les i et les outre à la fin de «Allez vous faire f…». C'est comme si, face à une poupée vaudou aux trois-quarts brûlée et avec une paire de ciseaux dans le cœur, femmes et hommes politiques ne parvenaient à une interprétation qu'en déployant des trésors d'imagination et de commentaires. Après celui sur l'identité, il faudra organiser un débat sur l'expression nationale. Les Français parlent aux Français. D'autant qu'on ne peut pas exclure qu'il y ait dans notre message un côté «Merde à celui qui lira».
Les abstentionnistes, ils n’ont pas de voix mais ils envoient un message quand même. Et on va finir par trop bien comprendre ceux qui ne votent pas, si on ne peut donner un message que tous les deux ans et qu’en plus personne n’est fichu de le décrypter. Un