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Libération

Dignitas et gravitas, déontologie et prétérition

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publié le 9 avril 2010 à 0h00

Même préambule et semblable contrition : le chroniqueur, qui déplore ramasser dans le caniveau l’objet de sa matière volatile, s’en bat la coulpe mais remet ça, au risque de s’entendre reprocher son usage un peu répétitif de la prétérition - ce procédé rhétorique par lequel on glose d’abondance d’un objet qu’on prétendait vouloir taire. La semaine dernière, il s’attelait (à regret, disait-il) au bruit médiatique que faisaient , chacun dans son genre et sur ses ondes, deux bavards audiovisuels et plus ou moins scandaleux. Une semaine plus tard, il constate à son corps défendant que la vie des médias lui est moins une manne qu’un sujet imposé, quand elle occulte tout le reste.

Ainsi, après s'être distraitement demandé si la télé pourrait faire de lui un tortionnaire; s'il allait répondre à ce journaliste de l'agence Capa lui posant benoîtement cette question : «La télévision est-elle un auxiliaire de police ?» (authentique) ; et, plus sérieusement, si Jean-Luc Mélenchon n'avait pas un tantinet raison d'évoquer, à propos de journalisme et fût-ce en des termes d'une maladresse énervée, «une sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier», le chroniqueur revient-il à son auge.

Sans doute aurait-il préféré mesurer comment la Réduction générale des politiques publiques, à force de «dégraisser le mammouth» Education nationale (1), achève de le mettre à mort. Ou faire un bilan d'étape de la liquidation de tous les budgets censément dévolus à la culture. Ou