Quand c’est la crise, c’est la crise. En étions-nous pourtant prévenus, de celle-là, ou plutôt, de celles-là ! Celle d’une Union européenne sans autre gouvernement que ceux, tirant à hue et à dia, des Etats-nations qui la composent (raison pour quoi l’auteur de ces lignes vota résolument contre, lors du référendum de 2005). Celle, encore balbutiante, mais globale, de la redistribution des richesses, dont la dite «réforme des retraites» ne constitue qu’un autre avatar. Celle du capitalisme dans son entièreté libérale à la Goldman Sachs que nous font les bandits spéculateurs et les brigands des agences de notation à la solde des banquiers gredins, tous dissimulés derrière le terme générique et pudique de «marché». Celle du nationalisme partout recommencé et que mesure, de Bruxelles à Rome et de Vienne à Budapest, les sacres électoraux d’une droite encore qualifiée d’«extrême», quand ses furieux zélateurs se réclament sans fard, désormais, d’un fascisme ou d’un nazisme à peine «néo».
La rencontre d’une femme voilée au volant d’une bagnole, dans la banlieue de Nantes, et d’un forcing législatif pour faire interdire partout le voile intégral, n’est pas anecdotique, et le ramdam qui s’ensuit non plus. Ils sont les produits dérivés et trop évidemment prévisibles du «grand débat» sur «l’identité nationale» porté par M. Besson et relayé par M. Hortefeux - cet incendie idéologique que M. Fillon peinera à circonvenir. Le ministre de l’Intérieur et des Auvergnats demandant au ministre d