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Libération

Grécitude : union sacrée et répétition générale

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publié le 7 mai 2010 à 0h00

Entre les affaires Kerviel (Jérôme, de la Société générale qui va bien, un livre avant un procès) et Tourre (Fabrice, de Goldman Sachs, des auditions par le sénat américain après quelques abus spéculatifs), les affaires continuent. En économie, nous apprenons vite. Au rythme des bourses qui montent et qui surtout descendent, nous apprenons tous les jours.

Vrai qu’en la matière, la «crise grecque», de l’euro (de la zone euro et conséquemment, de l’Union européenne) aura constitué un pédagogique révélateur. D’heure en heure s’affûte le couperet et, «théorie des dominos» aidant, se découvre dans la douleur que «la crise» n’était pas si «psychologique» que des experts, des agences de notation et des Alain Minc tentèrent de nous le faire accroire. Le citoyen européen sait désormais qu’il est potentiellement au moins aussi grec qu’il était américain au lendemain du 11 septembre 2001, et qu’il va morfler lourd…

Les réformes des régimes de retraite, l’inflation fiscale et la destruction à la hache de tous les services publics ne constituent pas une exclusivité méditerranéenne, mais une répétition générale. Et sur le régime appliqué par leurs «partenaires» et par le FMI à Athènes aujourd’hui, à Lisbonne et à Madrid demain, en attendant la suite - et tous seront frappés -, ses promoteurs ont encore le front de le faire passer pour «moral» ! Serions-nous donc si naïfs que nous devrions nous extasier devant M. Louis Gallois, patron d’EADS, quand il refuse de se goinfrer, au titre de l’an