On a beau les savoir, les vieux trucs de la propagande décerveleuse, l’impression qui se dégage, là, est d’une irréelle étrangeté. Ce n’est pas tant l’ordre en lequel se rapportent successivement sur tous les écrans, sites et ondes, les plans de «rigueur» ou d’«austérité» balayant toute l’Europe, d’une part, et, d’autre part, l’actualité des festivités saisonnières (Cannes, Roland Garros, Coupe du monde de foot et vacances, pour ceux qui peuvent) comme si de rien n’était, qui importe. C’est la concomitance de ceci et de cela. Comme si «la crise» était soluble dans les jeux et les faits divers, et notre conscience d’icelle dans l’acceptation présumée de sa fatalité. A l’offensive sans précédent contre des acquis sociaux qui, plus ou moins et même si plutôt moins que plus, entretenaient les apparences d’une civilisation, nulle alternative ne s’énonce qui déclare une contre-offensive.
Le champ, qui ne sera pas de bataille, sera donc celui de cette réforme des retraites dont la suppression des 60 ans comme âge légal de départ ne constitue que le coup de diapason. Couplée avec la rigueur sans la croissance et la liquidation forcenée des services publics, la fin des «60 ans» est d’ores et déjà passée dans les têtes, annonçant à terme la fin de la retraite par répartition. Le réalisme démographique constitue le socle de ce consensus. On vit plus vieux, mon bon monsieur… Certes, mais dites-moi plutôt comment on vit, et ce qu’il en sera sans la Sécurité sociale.
En Cassandre - Ô, comme