La presse accueille jeudi sans enthousiasme la réforme des retraites présentée mercredi par le gouvernement, doutant de son efficacité à long terme et fustigeant, pour certains éditorialistes, un projet injuste.
«La réforme (…) pèche par manque d'équilibre», l'essentiel des efforts étant demandé aux salariés, et «les mesures de justice sont réduites à la portion congrue», déplore le Monde, qui appelle Nicolas Sarkozy à «corriger la copie».
Libération s'interroge: «pourquoi ne pas accroître les cotisations?». «la solution serait douloureuse pour tous, mais nettement plus égalitaire. Le gouvernement Fillon n'en veut pas. Il n'y a pas choix plus politique», assène Laurent Joffrin.
Dans L'Humanité, Patrick Apel-Muller s'enflamme contre «un recul social sans précédent, le contrat social français déchiré, l'intérêt égoïste d'une poignée d'oligarques abonnés au Fouquet's préféré à l'épanouissement général».
A l'inverse, Etienne Mougeotte, dans le Figaro, salue la «réforme difficile et courageuse» poussée par le président qui, s'il «avait choisi de ne rien faire (…) aurait failli à ses responsabilités et déclenché les foudres des marchés».
Même son de cloche dans la presse économique: Henri Gibier, dans Les Echos, se réjouit d'«enfin tourner la page d'une aberration économique», la retraite à 60 ans. Dans la Tribune, Erik Izraelewicz s'exclame «bravo!