Au moins, à l’heure où ces lignes sont imprimées, le 11 Septembre du foot français n’a provoqué aucun mort. Mais quelle place supplémentaire aurait-on pu accorder à l’affaire si ç’avait été le cas ? «Pour qui se prennent-ils ?» se demande-t-on au sujet des joueurs alors que la question serait plutôt : pour qui les prend-on pour leur donner tellement d’importance ? En tout cas, ils ont écouté Rama Yade : en définitive, joueurs et officiels ont fait des économies d’hôtel. Il fallait que prenne fin cette déliquescence morale de l’équipe de France. On devrait organiser une Coupe du monde des fromages pour restaurer la fierté nationale. Là, si ça avait continué, les joueurs seraient arrivés sur le terrain en limousine, en manteau de fourrure, un verre de vin millésimé à la main et une jeune «nièce» à chaque bras. Du moins n’ont-ils pas fait payer chacun 10 000 euros de cigares à la fédération, ni fait travailler leur femme dans l’équipe adverse, ni ne sont fait construire une nouvelle résidence sans permis. Mais tous les bons Français souhaitaient l’élimination de cette France avant le match contre l’Afrique du Sud. Après la défaite, on a ressenti un soulagement que ces supporters martyrisés, ces supporters humiliés, soient enfin libérés de leur sélectionneur après toutes ces années d’occupation. Que celui qui n’a jamais pensé ce qu’aurait dit Nicolas Anelka lui jette la première pierre.
Raymond Domenech est devenu le Jérôme Kerviel du foot tandis que la fédération, ni vue ni conn